Alain Karsenty invité au débat sur l'industrie du bois

Mardi 24 janvier, Alain Karsenty sera sur le plateau de Cash Investigation comme expert invité au débat qui suivra la diffusion de deux documentaires, l'un sur l’industrie du bois en Roumanie et les failles du label PEFC, l’autre sur la société papetière indonésienne APP et sa responsabilité indirecte dans les gigantesques incendies de forêt à Sumatra. Regardez le magazine et le débat, le 24 janvier dès 20 h 55, sur France 2.

Le magazine Cash Investigation porte cette fois sur le thème du bois et de son business, souvent illégal. Présentée par Elise Lucet, sur France 2, cette émission intitulée Razzia sur le bois met le doigt sur les sous-traitants douteux, les labels verts en carton, ou encore les plantations transformées en bombes incendiaires…

Le magazine propose deux documentaires et un débat de 25 minutes sur la crédibilité des systèmes de certification (PEFC et FSC). Il mène l’enquête sur Ikea en remontant notamment la chaîne de ses sous-traitants jusque dans les forêts de Roumanie. Ce nouveau numéro fait aussi des révélations sur les labels. Présents partout sur les produits à base de bois ou les emballages, ils sont censés garantir une gestion responsable des forêts. L'enquête se poursuit en Indonésie sur l’un des géants mondiaux du papier et du carton, APP, pays où des incendies détruisent de nombreuses plantations d’arbres. Et quand elles brûlent, ce sont des millions d’habitants qui s’asphyxient.

Si l'expert du Cirad Alain Karsenty a répondu présent pour s'exprimer lors du débat, aucun représentant de l’industrie du bois n’a voulu se rendre à l’invitation de la journaliste Élise Lucet. Pas plus que le PEFC. Seul Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France a accepté l'invitation. "En ce qui concerne les forêts tropicales, la certification était le seul instrument efficace, alors que la plupart des initiatives internationales portées par les grands bailleurs ont échoué, indique Alain Karsenty. Ce qui est notable c’est que, même dans un contexte de "mauvaise gouvernance" liée aux systèmes politiques, la certification incite les entreprises labellisées à des conduites d’autorégulation motivées par la crainte de perdre l’investissement considérable réalisé dans l’obtention du label et, partant, les réseaux de distribution et les marchés écologiquement exigeants." Il poursuit : "On peut améliorer la crédibilité de la certification à travers une affectation aléatoire d’un bureau certificateur à une entreprise demandeuse, afin de prévenir les risques de « capture » des certificateurs par les entreprises qui les payent et les choisissent". Et pour éviter la subordination financière du bureau certificateur à l’entreprise qui, aujourd’hui, le rémunère, il propose qu’une partie des taxes forestières soient affectées à un fonds spécial destiné à rémunérer le bureau certificateur pour son travail d’audit auprès des entreprises. Ce qui serait une mutualisation du coût de la certification.

Ne manquez pas ce rendez-vous sur ce matériau et son business contre nature. Des révélations édifiantes et sans langue de bois.

Actualité reprise du site intranet du Cirad.

Publiée : 20/01/2017