Des données LIDAR et images radar pour suivre les populations de jaguar ?

Prédateurs, proies et structure de l'habitat: les aires de conservation clés et les signes précurseurs de la chute de population peuvent-ils être détectés dans les forêts néotropicales? Tel est le titre d'une étude publiée dans PLOS ONE, à laquelle a participé Valéry Gond.

Les forêts tropicales à faible population humaine et l'absence de déforestation à grande échelle offrent des possibilités uniques d'étudier des stratégies de conservation réussies, qui devraient reposer sur des outils de surveillance adéquats. Cette étude a exploré l'état de conservation d'un grand prédateur, le jaguar, considéré comme un indicateur du maintien de la bonne tenue des processus écologiques. Nous avons mis en œuvre une approche intégratrice originale, explorant les proxys successifs de l'état de l'écosystème, des habitats et des réponses aux menaces des prédateurs et de leurs proies, à la structure des couvertures et à la biomasse forestière. La modélisation de niche a permis d'identifier des habitats plus appropriés, significativement liés à la hauteur de la canopée et à la biomasse forestière. Les méthodes de capture / recapture ont montré que la densité de jaguar était plus élevée dans les habitats identifiés comme plus appropriés par le modèle de niche. Les relevés d'ongulés, de grands rongeurs et d'oiseaux ont également montré une densité plus élevée, là où les jaguars étaient plus abondants. Bien que la densité de jaguar ne permette pas la détection précoce de l'effondrement général de la communauté de vertébrés, une diminution de l'abondance des grands oiseaux terrestres a été notée comme une bonne première preuve de perturbation. L'outil le plus prometteur provient de données LiDAR et d'images radar facilement acquises: une diminution de la rugosité de la canopée était étroitement associée à la perturbation des forêts et à la diminution de la biomasse des vertébrés. Cette approche mixte, centrée sur un prédateur apex, la modélisation écologique et l'information de télédétection, contribue non seulement à détecter les déclins précoces de la population des grands mammifères, mais est également utile pour discuter de la pertinence des grands prédateurs comme indicateurs et de l'efficacité des mesures de conservation. Il peut aussi être facilement extrapolé et adapté en temps voulu, car de plus en plus de données open source sont disponibles et pertinentes pour la surveillance à grande échelle et en temps réel de la biodiversité.

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Publiée : 19/01/2017