Soutenance de thèse de Christelle Gonmadje le 5 juin prochain au Cirad (Lavalette)

Christelle GONMADJE soutiendra publiquement ses travaux de thèse, présentée à L'université de Montpellier 2, dans le cadre de l'école doctorale Sibaghe, intitulée : "Diversité et biogéographie des forêts d’Afrique centrale atlantique : le cas du massif de Ngovayang (Cameroun)", le mardi 5 juin 2012 à 14 h 00 à l'amphithéâtre Jacques Alliot du CIRAD Lavalette, avenue Agropolis, 34090 Montpellier.

Jury :

Doyle MCKEY, Professeur, CEFE-CNRS, Directeur de thèse
Charles DOUMENGE, Docteur, CIRAD-BESEF, CoDirecteur de thèse
P. Lowry II PORTER, Professeur, Muséum National d'Histoire Naturelle, Rapporteur
Guillaume DECOCQ, Professeur, UFR de pharmacie, Université de Picardie Jules Verne, Rappporteur         
Olivier HARDY, Docteur, Université Libre de Bruxelles, Examinateur
Finn  KJELLBERG, Directeur de Recherches, CEFE-CNRS     Examinateur

Directeurs de thèse : Doyle MC KEY, Charles DOUMENGE, Bonaventure SONKE

Mots clés en français :    forêts tropicales d’Afrique centrale atlantique, diversité végétale, phytogéographie, endemisme,charnière climatique, Ngovayang
  
Résumé :

Résumé Une analyse de la diversité, de la composition floristique et de la structure spatiale des peuplements d'arbres a été conduite dans le massif forestier de Ngovayang (Sud-Cameroun) sur la base de données d'inventaire issues de parcelles permanentes de 1 ha établies dans des forêts matures de terre ferme. Les forêts de Ngovayang ont ensuite été replacées dans le contexte d'une analyse régionale des forêts d'Afrique centrale atlantique. La végétation du massif de Ngovayang est caractérisée par la dominance des Fabaceae-Caesalpinioideae. Elle présente une diversité beta élevée, avec cinq groupements végétaux identifiés, depuis les forêts de basse et moyenne altitude jusqu'aux forêts submontagnardes. La distribution des espèces est principalement due à une forte hétérogénéité environnementale, notamment l'exposition des versants au vent, la distance à l'océan et l'altitude. L'autocorrélation spatiale est très faible à l'échelle locale et représente seulement 1 % de la variance totale. Une méthode de caractérisation des groupements végétaux a été proposée. L'analyse des communautés d'arbres d'Afrique centrale atlantique révèle deux grands ensembles phytogéographiques de part et d'autre de la « charnière climatique » matérialisant le basculement entre le climat boréal et austral. Les peuplements d'arbres du Cameroun sont plus proches entre eux qu'ils ne le sont des forêts du Gabon et de Guinée-Equatoriale. Ce basculement climatique, qui se produit à l'extrême sud du Cameroun, associé aux fluctuations climatiques passées, semblent agir comme un filtre phénologique, écologique et historique aux flux des gènes. D'autres facteurs environnementaux, tels que la pluviométrie, le type de sol et l'altitude sont aussi à l'origine de variations dans la composition floristique des peuplements forestiers de la région. Le massif de Ngovayang paraît ainsi constituer une zone de transition importante entre les forêts du Nigéria et celles qui s'étendent du Sud-Cameroun jusqu'en République Démocratique du Congo. L'hétérogénéité floristique est plus importante parmi les forêts situées au nord de la charnière climatique comparativement à celles situées au sud. Ce phénomène serait principalement dû à des conditions environnementales plus hétérogènes et aux fragmentations forestières plus récurrentes dans les forêts camerounaises. Le massif de Ngovayang présente une flore très riche et diversifiée, avec 1497 espèces et morpho-espèces de plantes vasculaires (arbres, arbustes, herbacées et épiphytes) appartenant à 530 genres et 111 familles. Cette florule comprend 224 espèces à forte valeur de conservation dont 104 espèces endémiques du Cameroun (9 % des espèces) et, parmi elles, 18 espèces endémiques de Ngovayang. Le massif de Ngovayang est l'un des sites les plus riches d'Afrique centrale : en termes de diversité et d'endémisme, il s'avère similaire à d'autres sites d'Afrique centrale atlantique réputés pour leur forte diversité et leur taux d'endémisme élevé. La distribution des espèces à forte valeur de conservation couvre quasiment tout l'ensemble du massif. Toutefois, les espèces endémiques du massif lui-même sont mieux représentées sur le versant le plus humide. L'hétérogénéité topographique, la forte pluviométrie et l'humidité atmosphérique liées à la proximité à l'océan, et la persistance de la couverture forestière durant les temps géologiques passés, contribuent à expliquer la diversité végétale et l'endémisme élevés. Cette étude met en exergue l'importance botanique du massif de Ngovayang et justifie des efforts de conservation et de gestion durable de cet ensemble forestier remarquablement préservé.

Publiée : 01/06/2012