Suivi de la phénologie des forêts tropicales au Nord Congo

Une action dédiée au futurs satellites d'observation de la Terre.

Les forêts tropicales humides vont subir des changements climatiques profonds dans les décennies qui viennent. Afin d’anticiper et de préparer au mieux les sociétés humaines qui dépendent de ces écosystèmes il est nécessaire de comprendre leur fonctionnement. Nos études sont localisées dans ce cadre en Afrique centrale, second massif forestier de la planète. Les outils satellitaires contribuent à comprendre le fonctionnement de la végétation en réalisant des cartes et en analysant la dynamique temporelle d’indice de végétation. Ces indices (le Normalized Difference Vegetation Index - NDVI ou le Enhanced Vegetation Index - EVI) traduisent l’activité photosynthétique de la surface observée. Cette dynamique peut être mise en relation avec la phénologie des forêts et permettent de distinguer différents types de peuplement mais aussi d’analyser les phases de végétation (forte ou faible activité). Ces différentes phases sont alors misent en relation avec les conditions environnementales (géologie, sol, climatologie, impacts humains).

Une première étude a analysé 10 années de données MODIS à 500m de résolution (MOD13A1 c5) de EVI afin de reconstituer des profils temporels annuel synthétique reflétant la phénologie des formations forestières observées (Gond <EM>et al.</EM>, 2013). Dans la région du nord-Congo deux types de forêts ont été identifiées des forêts davantage sempervirentes (sur substrat de grès) et des forêts davantage décidues (sur alluvions). Du terrain, nous avons accès à des inventaires forestiers dans ces secteurs, nous permettant de connaître les compositions floristiques des peuplements étudiées.

Les six images Spot-4 (take-5) utilisées dans cette étude ont permis d’analyser dans la configuration Sentinel-2 avec davantage de détails spatiaux et temporels la répartition des types de forêt et leurs comportements dans le temps. Ce jeu de données à haute fréquence temporelle nous a permis d’évaluer les possibilités de surveillance des activités photosynthétiques des forêts tropicales humides en Afrique centrale. Cette étude ouvre des perspectives dans l’analyse en continue des séries temporelles d’observation. Ces analyses permettront de surveiller plus efficacement en temps réel les interactions entre le climat et les forêts tropicales humides de l’Afrique Centrale mais aussi des autres massifs forestiers comme l’Amazonie ou l’Asie du Sud-Est. Par ailleurs, il est clair que la configuration de Sentinel-2 permettra d’identifier et d’évaluer les impacts humains dans les endroits les plus reculés de la planète.

Bolot, J.-F., Gond, V., Gourlet-Fleury, S., Cornu, G.

Publiée : 13/03/2015