Conflit homme-éléphant en milieu urbain au Zimbabwe

Avec l'expansion de l'urbanisation, les cas urbains de conflits entre l'homme et la faune sauvage augmentent dans le monde entier. La population de l'Afrique, qui est actuellement de 1,3 milliard d'habitants, devrait atteindre 4 milliards d'ici 2100. Dans ce contexte, les interactions homme-éléphant devraient augmenter. Les cas de conflits d'éléphants urbains restent peu documentés, bien qu'ils existent. Une étude publiée dans la revue Pachyderm, à laquelle ont participé Sébastien Le Bel et Daniel Cornélis, de l'UPR Forêts et Sociétés, vient combler cette lacune.

En novembre 2014, le Chirundu Elephant Programme a lancé un protocole d'éducation des éléphants impliquant l'utilisation d'un distributeur de gaz de piment pour dissuader les éléphants comme solution alternative à l'abattage des éléphants trouvés en ville et considérés comme un problème. Au fur et à mesure que des tentatives de dissuasion ont été enregistrées, l'occasion s'est présentée de documenter un cas urbain de conflit d'éléphants et ses facteurs sociaux sous-jacents. Du 01 novembre 2014 au 03 octobre 2015, les éléphants ont été dissuadés d'entrer à Chirundu par une équipe opérant sur le terrain. Les résultats d'une analyse des systèmes logiciels ont montré que seuls quelques taureaux étaient responsables de la plupart des incursions. Les éléphants se nourrissaient à toute occasion et faisaient preuve d'une souplesse comportementale et de comportements novateurs suffisants pour prospérer dans un milieu urbain. Le manque de sensibilisation à l'environnement et l'absence totale de systèmes d'élimination des déchets, combinés à l'effritement des infrastructures, ont largement favorisé la situation conflictuelle, maintenant des attitudes négatives et une faible acceptation des éléphants par la population locale. Les éléphants ont été chassés de manière efficace et une meilleure planification urbaine, l'éducation à l'environnement et l'implication de l'homme dans la résolution du problème du conflit homme-éléphant ont été encouragées, afin d'accroître la tolérance envers la faune. Comme on s'attend à ce que la population des villes s'agrandisse dans les décennies à venir, avec un recouvrement des routes migratoires traditionnelles des éléphants et des parcours, les méthodes efficaces de gestion non létale de ce type doivent être développées.

Published: 13/11/2018