Déterminer si les conséquences des espèces introduites sont négatives ne peut reposer uniquement sur la science

À la suite d'un article offensif qualifiant de zélateurs du déni de science ceux qui interrogent une représentation systématiquement négative des invasions biologiques, Jacques Tassin (UPR Forêts et Sociétés) a invité quelques grands noms en la matière (Chris Thomas, Ken Thompson, Scott Carroll) à publier une réponse commune dans la revue Trends in Ecology and Evolution.

Un extrait de cette réponse : "Étant donné que les changements biologiques sont inévitables et essentiels à la survie des espèces et à la maintenance des services écosystémiques pendant les périodes de changement environnemental rapide, nous devons veiller à ne pas considérer l'écart par rapport à une base de référence historique (en termes de distribution d'espèces, d'abondances et de composition) comme nécessairement négatif. Il peut y avoir un côté positif pour les arrivées récentes et les introductions planifiées, par exemple pour sauver une espèce menacée ailleurs, ou pour remplacer ou améliorer un service écosystémique. Dans ce contexte, ce que l'on peut facilement considérer comme une biologie de l'invasion à tolérance zéro est dépassé, et ne parvient pas à répondre à la réalité à laquelle se confrontent les gestionnaires de l'environnement, qui doivent produire des appréciations critiques et tactiques sur la meilleure façon d'appliquer des ressources limitées aux défis d'une dynamique de changement à grande échelle. Il faut sortir la gestion durable du carcan d'une  tolérance zéro. Nous devrions profiter de toutes les opportunités disponibles pour développer des approches efficaces et à long terme, s'agissant d'un processus d'invasion qui restera toujours hors de notre contrôle. Étant donné qu'il est toujours bon de se nourrir de points de vue différents, nous demandons à Russell et Blackburn de reconsidérer leur approche qui semble avoir pour seul but de mettre fin à la discussion en cours. Leur utilisation tactique de comparaisons peu flatteuses pour tenter de discréditer des voix dissidentes est, en réalité, susceptible de discréditer la communauté scientifique."

L'article complet est accessible ici.

Publiée : 17/05/2017