En Guyane, la diversité floritique forestière dépend des régimes de perturbation... mais aussi de la géomorphologie

Les régimes de perturbation varient en effet eux-mêmes en fonction du relief. C'est ce qu'a démontré une équipe de chercheurs, dont deux membres de l'UPR Forêts et Sociétés. Ces résultats innovants ont fait l'objet d'une publication dans la revue Scientific Reports, du groupe nature.com.

Les perturbations contrôlent la dynamique de la forêt pluviale et, selon l'hypothèse de perturbation intermédiaire (IDH), le régime de perturbation est un facteur clé de la diversité locale. Les variations des régimes de perturbation et leurs conséquences sur la diversité régionale à grande échelle spatio-temporelle sont encore mal comprises. À l'aide d'inventaires multidisciplinaires à grande échelle et d'acquisitions LiDAR, nous avons développé un indicateur robuste des régimes de perturbation basé sur la fréquence de quelques espèces pionnières à succession précoce et largement distribuées. Nous démontrons à l'échelle du paysage que la diversité des espèces d'arbres et les régimes de perturbation varient en fonction du climat et du relief. Les relations significatives entre l'indicateur de perturbation, la diversité des espèces d'arbres et la teneur en phosphore du sol concordent avec l'hypothèse selon laquelle la diversité de la forêt pluviale est contrôlée à la fois par les régimes de perturbation et la stabilité à long terme de l'écosystème. Ces effets expliquent la diversité floristique à grande échelle observée entre les paysages. En fait, les forêts riches en espèces des hautes terres, qui ont bénéficié d'une stabilité à long terme combinée à un régime modéré et régulier de perturbations locales, contrastent avec les forêts moins diversifiées des basses terres, qui ont subi des changements plus récents et une dynamique irrégulière. Ces résultats suggèrent que la prise en compte du régime de perturbation actuel et l'inclusion des stratifications géomorphologiques dans les modèles de climat-végétation peuvent être un moyen efficace d'améliorer la prédiction des changements dans la diversité des espèces dans le cadre du changement climatique.

Guitet S., Sabatier D., Brunaux O., Couteron P., Denis T., Freycon V., Gonzalez S., Herault B., Jaouen G., Molino J.F., Pélissier R., Richard-Hansen C., Vincent G. 2018. Rapports scientifiques, 8, article 3872.

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Publiée : 31/07/2018