La seconde grande migration bantoue transforestière d'Afrique centrale a été induite par une crise climatique, il y a 2500 ans

Une équipe de chercheurs montpelliérains, dont Charles Doumenge (UPR Forêts et Sociétés), vient de révéler l'incidence de deux crises climatiques au cours de l'Holocène, responsables d'une fragmentation forestière favorable à une grande migration bantoue.

Les résultats de cette étude, publiés dans Quaternary Research, révèle l'ampleur de la contraction naturelle et de la fragmentation des forêts pluviales en Afrique centrale il y a entre 2000 et 2500 ans. Au cours de cette période marquée par des changements climatiques mondiaux, les saisons sèches se sont allongées. La fragmentation qui en a résulté pourrait avoir permis la seconde phase de migration des populations bantoues à travers les forêts d'Afrique centrale. Ceux-ci ont pu exploiter les palmiers à huile, riches en énergie, qui avaient colonisé les larges trouées créées, mais aussi cultiver des céréales tel le millet perlé (Pennisetum glaucum).  Depuis 2000 ans, les forêts tropicales ont repris possession des espaces temporairement ouverts. Au sud-est du Cameroun, de même qu'au nord-est et à l'est du bassin du Congo, une nouvelle formation forestière s'est formée, caractérisée par Gilbertiodendron dewevrei (Limbali), un arbre formant des peuplements quasiment monospécifiques. Quelques fragments de savane ont néanmoins survécu et se présentent encore aujourd'hui au sein de la forêt tropicale.

Maley, Jean, Charles Doumenge, Pierre Giresse, Gil Mahé, Nathalie Philippon, Wannes Hubau, Michel O. Lokonda, John M. Tshibamba, and Alex Chepstow-Lusty. "Late Holocene forest contraction and fragmentation in central Africa." Quaternary Research (2017): 1-17.

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Publiée : 30/01/2018