Plantes invasives : peut-être pas si mauvaises…

Depuis deux ou trois ans, plusieurs disciplines scientifiques ouvrent un regard plus neutre sur les plantes dites envahissantes, invasives et souvent qualifiées de « mauvaises » à l'égard de la nature.

Jacques Tassin, chercheur écologue au Cirad, invite à nuancer notre regard sur ces espèces et à étudier leurs effets positifs dans nos écosystèmes. Il parle même de les sortir « de cette perception négative et exclusive, en réalité davantage inspirée par une idée ancestrale de la conservation que par l'écologie scientifique ». Car l'idéal de « nature sauvage » (versus nature maîtrisée) des anglo-saxons n'est pas partagé par tous et bien des peuples valorisent indifféremment espèces indigènes et invasives. Pour les aborigènes d'Australie, une espèce invasive est méritante car elle est parvenue à se multiplier dans des milieux souvent difficiles. Et elle a son utilité. « Il faut prendre en compte les réseaux d'interaction qui se lient et délient entre toutes les espèces, et regarder les conséquences positives », précise le scientifique.
Pour en finir encore avec les modes établis de représentation de la nature, Jacques Tassin raconte qu'une partie de notre flore et de notre faune « sauvage », du coquelicot au lapin de garenne, sont des espèces anciennement introduites devenues invasives, et font désormais partie intégrante de notre environnement.

Actu initialement publiée par Campagnes et Environnement

Publiée : 03/05/2012