Un entretien de Symphorien Ongolo avec Thinking Africa

Symphorien Ongolo est l’auteur d’une thèse (Les politiques d’usage des terres forestières dans la gouvernance environnementale globale) co-encadrée par Alain Karsenty et soutenue à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich. Pour Thinking Africa, il traite ici de la question de l’accès et de l’usage des terres et des ressources naturelles dans un contexte de globalisation.

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Quelques verbatims extraits de l’entretien.

Sur la recherche en Afrique

L’un des ambiguïtés de l’ambition africaine est de vouloir devenir émergent, pour un certain nombre de pays, sans pour autant outiller et soutenir à juste mesure les chercheurs.

Sur la gestion du court et long terme au niveau politique

L’Africain n’est pas fondamentalement allergique au long terme, bien au contraire. Mais lorsqu’il s’agit des gouvernants, ces derniers vont adosser leurs justifications de court terme à leur mandat, de court terme également. […] Les dirigeants, mais pas seulement, ont du mal à mettre en place des politiques publiques qui ne vont pas leur profiter directement. Et ce raisonnement est complètement en opposition avec les enjeux environnementaux et générationnels.

Sur les politiques publiques

La majorité des politiques publiques qui sont appliquées dans le secteur forestier, africain en particulier, sont pensées de manière hors-sol. C’est-à-dire qu’elles sont pensées dans des agences multilatérales ou avec une forte influence des acteurs occidentaux. Cette situation aboutit à une conséquence, qui est telle que lorsque ces politiques arrivent au niveau de leur internationalisation dans les politiques domestiques des pays récipiendaires, il y a une espèce de consentement de mauvaise volonté. C’est à dire qu’on accepte, parce qu’on peut gagner quelques subsides à court terme, soit on accepte parce qu’on est contraint de les accepter. 

Repris de Thinking Africa

Publiée : 25/01/2016