Une publication dans la revue Science

Charles Doumenge cosigne un commentaire critique en faveur du caractère naturel de la fragmentation forestière établie en Afrique centrale il y a environ 2500 ans : Comment on “Intensifying Weathering and Land Use in Iron Age Central Africa”. J. Maley, P. Giresse, C. Doumenge & C. Favier. Science, vol. 337, n° 6098 : 1040.

Dans un article publié dans la revue Science, certains scientifiques ont affirmé que les traces observées d'une phase de forte érosion intervenue autour de 2500 ans BP, résultaient d'une large fragmentation des forêts denses d’Afrique centrale qui n’aurait pas été déclenchée par des facteurs climatiques naturels mais causée par l’arrivée des colons bantous. Dans un commentaire critique publié dans cette même revue, plusieurs chercheurs participant au projet CoForChange se sont associés pour revenir sur cette affirmation et argumenter du caractère essentiellement « naturel » de cette fragmentation forestière. En effet, plusieurs travaux publiés par des archéologues et des paléoenvironnementalistes ont démontré, qu’à cette époque, le peuplement humain était encore très réduit et, qu'avec les outils alors disponibles, il n'avait pas pu être responsable de cette phase majeure de déforestation. De plus, les travaux de ces spécialistes montrent aussi que le peuplement humain a été à son maximum entre 2000 et 1600 ans BP, au moment où, par contre, les forêts denses ont été à nouveau en phase de forte extension, prouvant ainsi clairement que l'Homme n'a pas été responsable de ces changements environnementaux mais qu'il les a subi, en s'y adaptant. Ainsi toutes les données disponibles montrent que l'importante phase érosive intervenue autour de 2500 ans BP a résulté d'un changement du régime des pluies sur l’ensemble de la région. A cette époque, l’augmentation de la saison sèche et, particulièrement, celle des pluies orageuses auraient alors favorisé une importante érosion et un lessivage des sols plus anciens, provoquant ainsi un fort enrichissement en aluminium et potassium des sédiments transportés par le fleuve Congo - phénomène attribué à tord à l’action anthropique.

Publiée : 28/12/2012