Impact de l'exploitation pour le bois d'oeuvre en forêt tropicale humide guyanaise

Notre service essaie d'étudier et de prédire l'évolution de la structure et de la dynamique des peuplements forestiers après exploitation, afin d'en déduire des règles de gestion durable.

Date de début du projet :

01/03/2004

Date de fin du projet :

01/03/2005

Localisation

Le dispositif de Paracou est implanté sur la commune de Sinnamary à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Kourou (5°15’ N, 52°55’ O).

Description

En zone tropicale humide, Paracou est un des rares dispositifs expérimentaux permanents dédiés au suivi des impacts de l’exploitation forestière sur le fonctionnement de l’écosystème. Sur plusieurs parcelles couvrant au total 120 hectares, dont certaines ont subi un traitement sylvicole (exploitation, exploitation+éclaircie), les arbres sont cartographiés et suivis individuellement depuis plus de 20 ans (voir méthodologie).

Une étude de la structure et de la dynamique des peuplements forestiers après exploitation, a conduit à la formulation de règles utiles pour le gestionnaire forestier prenant en compte leurs potentialités biologiques. Différentes activités de recherche complémentaires portant sur le fonctionnement de l'écosystème forestier tropical ont été progressivement développées. Centrées sur quelques espèces principales dont des essences commerciales recherchées (Angélique, Dicorynia guianensis , Casalpiniaceae, Wacapou, Vouacapoua americana,  Casalpiniaceae ) , elles intègrent des disciplines telles que la génétique des populations, l’architecture des plantes, l’écophysiologie, la microbiologie et la modélisation. Le fonctionnement de l’écosystème est également appréhendé au niveau du peuplement par l’étude de la relation perturbation-diversité spécifique, des interactions avec le sol, et des cycles biogéochimiques.

Aspects méthodologiques  

 Installé en 1984 sur le modèle de celui de Mbaïki , le dispositif de Paracou comprenait à l'origine 12 parcelles de 6,25 hectares (9 ha en comptant la zone tampon périphérique). Au bout de deux ans, entre 1986 et 1987, 9 des 12 parcelles ont subi des traitements sylvicoles d'intensité croissante : trois traitements sont été appliqués, chacun répété trois fois. Trois parcelles sont restées intactes, constituant des témoins. Les traitements ont été les suivants :

  •  Traitement 1 : exploitation "traditionnelle" pour le bois d'œuvre, soit prélèvement d'environ 10 arbres/hectare faisant plus de 50 ou 60 cm dbh (diamètre à 1m30), choisis parmi une cinquantaine d'essences forestières de valeur.
  •  Traitement 2 : exploitation pour le bois d'œuvre comme pour le traitement 1, puis éclaircie par dévitalisation d'environ 30 arbres/hectare de dbh > 40 cm appartenant à des essences sans intérêt commercial.
  •  Traitement 3 : exploitation pour le bois d'œuvre comme pour le traitement 1, prélèvement d'environ 15 arbres/hectare supplémentaires faisant entre 40 et 50 cm dbh, pour alimenter une unité de production d'énergie, puis éclaircie par dévitalisation d'environ 20 arbres/hectare de dbh > 50 cm appartenant à des essences sans intérêt commercial.

 Depuis, le dispositif a été complété par l’adjonction de trois parcelles de 6,25 hectares et une de 25 hectares non-perturbées. Dans chaque parcelle, les arbres de plus de 10 cm de diamètre ont été cartographiés. Les trois composantes de la dynamique forestière (accroissement, mortalité et recrutement) sont suivies depuis 1984 pour les 12 premières parcelles et depuis 1991 pour les autres. A l'origine, l'identification botanique des arbres a porté essentiellement sur une cinquantaine d'espèces présentant un intérêt commercial potentiel. L'identification systématique des autres espèces est en cours.

 Outre les données sur les arbres, plusieurs types de données caractérisant l’environnement des parcelles sont disponibles :

  •  la topographie (courbes de niveaux équidistantes de 2,5 m) ;
  •  une cartographie des "criques" ( ie  des cours d'eau) et des zones de bas-fonds ;
  •  une cartographie des dégâts (trouées, pistes de débardage) consécutifs aux traitements sylvicoles ;
  •  une cartographie fine des conditions édaphiques (en cours d’obtention).

Agent(s) de l'unité impliqué(s)

Etienne Abner, Michel Baisie, Lilian Blanc, Kago Ficadici, Vincent Freycon, Kwasie Fritz, Sylvie Gourlet-Fleury, Martinus Koese, Petrus Naisso, Onoefe Ngwete, Pascal Petronelli, Bruno Rosset, Richard Santé.

Financement

Cirad,
Contrats de plan Etat-Région,
GIS Ecofor,
Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable (Programme "Ecosystèmes Tropicaux").