L'agroforesterie contribue au bien-être des populations rurales au Timor-Oriental

De nombreux pays ont intégré l'agroforesterie dans leurs politiques de développement durable, en particulier en Asie du Sud-Est. Au Timor-Leste, la stratégie nationale de promotion de l'agroforesterie a adopté une approche moderne et technique axée sur la rotation des cultures, les cultures intercalaires et l'agro-sylvo-pastoralisme. Ce faisant, elle a largement négligé la préexistence, la diversité et les performances des systèmes agroforestiers traditionnels (AFS). Mais qu'en est-il précisément ? Telle est la question que se sont posé Marguerite Cogné et Guillaume Lescuyer, de l'UPR Forêts et Sociétés.

Les données recueillies dans sept villages situés dans quatre districts des municipalités orientales du Timor-Oriental ont permis aux auteurs d'une étude publiée dans Forests, Trees and Livelihoods d'identifier cinq AFS communs : jardin familial, champ cultivé et jachère, jeune agroforêt, jardin forestier et sylvopastoralisme.

L'utilisation combinée des AFS traditionnels par les ménages ruraux dépend de leur capacité à accéder aux quatre types de capital (foncier, financier, travail et social) qui sous-tendent leurs stratégies de développement. Quatre archétypes de ménages ruraux ont donc été distingués.

Six stratégies agricoles utilisées par ces archétypes ont été à leur tour  identifiées : spécialisation du bétail, récolte des produits de la palme et des arbres, intensification des cultures, diversification des revenus extra-agricoles et agricoles, abandon de l'agriculture et survie. Chacune de ces stratégies agricoles combine certains AFS traditionnels.

La diversité et la complexité des AFS nécessitent une meilleure description de leur fonctionnement et une meilleure compréhension de la manière dont elles s'intègrent dans les stratégies de développement hétérogènes des ménages ruraux avant que des actions ne soient envisagées pour améliorer leurs performances.

Publiée : 02/04/2024