Promouvoir l’agroforesterie ? Les leçons de la Côte d’Ivoire

L'émergence de l'agroforesterie en Côte d'Ivoire est devenue une priorité nationale. Le secteur agricole du pays génère 70 % des recettes d'exportation, emploie les deux tiers de la population active et contribue à un tiers du PIB. Cependant, ces performances économiques remarquables reposent sur une agriculture de rente qui se développe au détriment des forêts naturelles, entraînant l'un des taux de déforestation les plus alarmants au monde.

Pour faire face à cette situation, l'État ivoirien promeut l'agroforesterie comme solution, en particulier dans le secteur du cacao.

Cependant, une analyse fine de l’origine des arbres présents dans les champs suggère que l'agroforesterie en Côte d'Ivoire peut être divisée en deux catégories : l'agroforesterie de reforestation, qui permet de reconstituer le couvert forestier en associant progressivement des arbres aux cacaoyers, et l'agroforesterie de déforestation, qui dégrade et appauvrit la couverture forestière en convertissant les forêts naturelles en systèmes agroforestiers.

Il est crucial de distinguer ces deux formes d'agroforesterie afin de développer des politiques qui encouragent la reforestation plutôt que la déforestation.

Il est également nécessaire de mettre en place des indicateurs dynamiques qui permettent d’évaluer les trajectoires agroforestières des champs dans le temps et, ainsi, de favoriser un engagement à long terme des agriculteurs dans l'augmentation de la couverture forestière.

Publiée : 26/12/2023