Quantifier l'effet de la structure du paysage sur les coûts de transport pour le bioraffinage des déchets agricoles et forestiers en Malaisie

Dans le contexte du changement climatique, le bioraffinage durable contribue à atténuer les émissions de carbone. Une récente publication assurée dans GCB-Bioenergy, coordonnée par Jean-Marc Roda (UPR Forêts et Sociétés), examine comment les mesures de la structure du paysage nous permettent de mieux comprendre les aspects économiques du transport des déchets agricoles et forestiers.

Pour vérifier que la structure du paysage joue un rôle significatif, les auteurs ont quantifié la fragmentation de diverses matières premières ligno-cellulosiques en Malaisie, pays tropical typique. La fragmentation a été comparée aux variations de la taille des camions, de la distance de transport et de la nature de la biomasse.

Le SIG GRASS a été utilisé pour élaborer une série de cartes des coûts de transport, pour quantifier les matières premières, pour effectuer diverses simulations de transport de la biomasse, pour optimiser l'emplacement des bioraffineries potentielles et pour calculer les mesures de la structure du paysage.

L'équipe a constaté que le coût d'un million de tonnes de matières premières augmente de plus de 4 USD/tonne pour chaque unité supplémentaire de densité de bordure (indice de fragmentation). Il augmente également de plus de 6 USD/tonne pour chaque 100 km de transport moyen supplémentaire. La taille moyenne des camions présente également une forte relation, non linéaire, avec le coût avec une chute de 84 USD/tonne lorsque l'on passe de camions de 3 à 26 tonnes.

Il s'agit semble-t-il du premier document à aborder simultanément la fragmentation et les autres facteurs logistiques classiques dans un pays tropical comme la Malaisie. Il recouvre de fortes implications pour les décideurs politiques : l'importance de la structure du paysage fait qu'une biomasse apparemment abondante n'est pas viable pour les bioraffineries si elle est trop fragmentée par rapport à une biomasse beaucoup moins abondante, mais plus concentrée. Cela implique également que dans les pays tropicaux où le paysage est généralement très fragmenté, des matières premières issues de plusieurs cultures pourraient être envisagées pour des bioraffineries durables.

Publiée : 20/10/2020