Une chercheuse écologue forestière tropicaliste rejoint l'UPR Forêts et Sociétés

Adeline Fayolle a été recrutée au Cirad le 15 Janvier 2024 en tant que spécialiste de l'écologie des forêts tropicales d’Afrique centrale.

Titulaire d’un doctorat en écologie et biologie des populations de l’Université de Montpellier II et de Montpellier SupAgro, et d’une Habilitation à Dirigée les recherches de l’Université de Toulouse III - Paul Sabatier, Adeline rejoint le CIRAD après 12 ans d’enseignement et de recherche à Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège. Ses travaux de recherche portent sur l’écologie comparative des écosystèmes forestiers tropicaux, principalement en Afrique, et s’articulent autour de trois thèmes et échelles spatiales : l’allométrie à l’échelle de l’arbre, la structure et la diversité des forêts à l’échelle de la parcelle, et la biogéographie et l’histoire évolutive, à l’échelle du biome et au-delà.

Le parcours d’Adeline Fayolle est original tant en termes de disciplines : de l’agronomie, à l’écologie puis à la foresterie, que de modèles d’études : des garrigues montpelliéraines, aux pelouses calcaires du Causse du Larzac puis aux forêts tropicales d’Afrique centrale. En 2005, elle obtient un diplôme d’ingénieur agronome de Montpellier SupAgro et un diplôme d’étude approfondie en Biologie de l'Evolution et Ecologie de l'Université de Montpellier II. Elle réalise sa thèse de doctorat en écologie fonctionnelle et des communautés au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive du CNRS à Montpellier, thèse qu’elle a défendue en décembre 2008. Entre 2009 et 2010, elle effectue un post-doctorat en écologie tropicale au sein de l’UPR Forêts et Sociétés du CIRAD dans le cadre du projet CoForChange financé par l’Eranet Biodiversa. En 2011, elle coordonne le projet d’Appui à la Recherche Forestière en République centrafricaine, en tant que Volontaire Internationale du Service d’Action et de Coopération Culturelle de l’Ambassade de France à Bangui détachée au Ministère des Forêts Chasse et Pêche de la République centrafricaine. C’est dans ce cadre qu’elle a supervisé et participé aux activités de recherche menées sur le dispositif de M'Baïki. En janvier 2012, elle rejoint Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège, pour un poste de scientifique, comme première assistante tout d’abord puis cheffe de travaux à partir de 2018. En septembre 2022, elle défend une Habilitation à Diriger les Recherches à l’Université de Toulouse III - Paul Sabatier devant un jury international. Avant de rejoindre l’UPR Forêts et Sociétés du CIRAD en janvier 2024, elle a est nommée chargée de cours en Foresterie tropicale à Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège.

Ses recherches en écologie et foresterie tropicale s’articulent autour de trois thèmes et échelles spatiales. (1) A l'échelle de l'arbre, elle a travaillé sur l'allométrie des arbres tropicaux et sur les traits des espèces (allométriques notamment). Elle a notamment développé des équations de volume pour les principales essences commerciales d’Afrique centrale, et elle a développé des équations de biomasse plurispécifique pour la région, qui ont in fine permis de valider l’utilisation des équations pantropicales. (2) A l'échelle de la parcelle, elle a contribué au développement d’approches standardisées pour caractériser la structure forestière (carbone inclus) et la diversité (composition inclus). Elle a participé à l’analyse de vastes jeux de données, issus de la compilation des inventaires d’aménagement des sociétés forestières, et qui ont permis d’identifier et de cartographier les types de forêts d’Afrique centrale. (3) A l'échelle du biome et même du continent, elle a compilé des listes d’espèces d’arbres et arbustes issues d’articles et ouvrages scientifiques, et de la littérature grise. Ces données ont permis de délimiter la répartition des deux biomes tropicaux principaux, les forêts et les savanes en Afrique, et d’identifier les déterminants de cette répartition. Au sein de ces deux biomes, elle a participé à la caractérisation des grands ensembles floristiques, à l’analyse de la distribution spatiale des espèces et de la diversité. Elle travaille quasi-exclusivement sur les arbres, parfois, sur les arbustes et les lianes, et même d’autres groupes taxonomiques (mammifères), en Afrique tropicale, et le plus souvent dans les forêts denses humides de basses et moyennes altitude d’Afrique centrale, mais aussi en savane, en Afrique de l’Ouest ou en Afrique australe, en fonction des opportunités de collaboration, avec des chercheurs confirmés, ou des jeunes chercheurs qu’elle contribue à former. Ses enseignements en sciences forestières et de la biodiversité sont ancrés dans une pratique concrète se nourrissant de ses travaux d’expertise en foresterie tropicale et de ses travaux de recherche écologie tropicale. Elle développe ou participe à des recherches au sein d’un vaste réseau de collaborateurs nationaux et internationaux, au Sud comme au Nord. Elle a par exemple développé la méthodologie et coordonné les activités scientifiques du PREREDD+, le projet régional de renforcement des capacités en matière de REDD+, qui impliquait des institutions scientifiques nationaux dans les six pays d’Afrique centrale. Dans ces enseignements, elle mobilise son expérience et son réseau de collaborateur pour illustrer la diversité des projets et métiers la gestion forestière et de la conservation de la nature en Afrique centrale.

Au sein de l’UPR Forêts et Sociétés elle continuera à travailler sur l’écologie des forêts d’Afrique centrale, en s’appuyant notamment sur les vastes dispositifs de recherche, les dispositifs historiques comme celui de M’Baïki, et les dispositifs plus récents installés dans le cadre des projets DynAfFor et P3FAC, et qui ont conduit à la création du collectif Dynaffac. Avec les collègues de l’UPR, et leurs partenaires, notamment du réseau de Recherche R2FAC et du collectif Dynaffac, elle participera à des projets de recherche dont l'objectif est d'assurer la conservation des forêts naturelles d'Afrique centrale en améliorant leurs valorisations grâce à une production durable de bois d'œuvre, bois-énergie et produits forestiers non ligneux au bénéfice des populations. Une affectation au Gabon est prévue en septembre.

Publiée : 20/02/2024