Colloque « Gestion des ressources forestières des territoires péri-urbains et changement climatique » (Niamey, 31 oct - 2 nov 2017)

Au titre de la capitalisation des résultats du projet Gestion des Forêts Naturelles et Approvisionnement Durable en Bois-Energie des villes du Sahel (FONABES), un colloque scientifique intitulé Gestion des ressources forestières des territoires péri-urbains et changement climatique s'est déroulé à Niamey du 31 octobre au 2 novembre 2017. Pierre Montagne et Régis Peltier (UPR Forêts et Sociétés) y ont participé en tant que co-organisateurs et intervenants.

Le bois énergie est le combustible le plus utilisé au Niger et en particulier à Niamey. Chaque année, il s’en consomme plus de 300.000 tonnes soit l’équivalent d’une surface forestière de près de 85.000 hectares qui seraient coupés à blanc. Cette exploitation s’accélère chaque année de 4% au gré de l’augmentation de la population de la ville de Niamey qui atteint maintenant près de 1.500.000 habitants (à comparer aux 400.000 habitants au début des années 1990). L’usage du bois de feu et du charbon de bois (moins de 14% de la quantité consommée) restera dominant, même si on note, depuis moins de 5 ans, le développement du gaz butane et d’autres combustibles dits « modernes ». A Niamey, ce sont 15.000 tonnes de gaz qui sont consommés chaque année grâce à la production de la SORAZ à Zinder. Cette consommation permet d’économiser l’équivalent de 150.000 tonnes / an de bois de feu, soit quasiment 30% de la consommation totale actuelle en équivalent bois-énergie !

Depuis 2015, le CIRAD et ses partenaires CIFOR et ONFI ont obtenu du Fonds Français pour l’Environnement Mondial mandat pour la mise en œuvre du Projet intitulé « La Gestion des Forêts Naturelles et Approvisionnement Durable en Bois-Energie des villes du Sahel (FONABES) ». Dans le cadre de sa composante 5 de capitalisation de ses résultats, l’Université Abdou Moumouni de Niamey en relation avec la Direction Générale des Eaux et Forêts (DGEF), le SCAC Ambassade de France et le projet FONABES, et conjointement avec le Centre Régional AGRHYMET, l’INRAN, et le SCAC/Ambassade de France, , ont organisé du 31 octobre au 2 novembre 2017  un colloque scientifique avec pour thématique la «Gestion des ressources forestières des territoires péri-urbains et le changement climatique ».

Ce colloque a permis à une quarantaine de participants des institutions nationales comme les universités de Diffa, de Maradi et de Niamey, l’INRAN ou la Direction Générale des Eaux et Forêts mais aussi régionale, comme le Centre Régional AGRHYMET et internationales, comme l’université de Toulouse (France) et le Cirad, (France), de présenter une dizaine de communications qui ont  fait le point sur la gestion des ressources forestières et le changement climatique au Niger. Un chercheur de l’INRAN et un ingénieur de la DGEF ont présenté par exemple une « Analyse comparative de la résilience de deux formations végétales exploitées soit la forêt de Baban Rafi dans la région de Maradi et le massif de Tientiergou dans le département de Say. Un enseignant chercheur de l’université de Diffa a présenté quant à lui les variabilités climatiques et leurs impacts sur les caractéristiques de la végétation dans la région de Diffa. Deux chercheurs de l’Inran et  du Cirad ont initié une réflexion collective sur la « Gestion multi-usages, socialement et écologiquement durable des écosystèmes forestiers nigériens ». Une visite de terrain a été organisée pour une vingtaine de participants dans la commune de Say et a permis de visiter les sites aménagés dans les années 1990 dans les terroirs forestiers de Bellaré et de Tientiergou. À Bellaré, en particulier, les participants ont pu constater que 24 ans après sa création, le Marché Rural fonctionnait toujours. Pendant cette période, la caisse villageoise avait non seulement permis de réaliser la restauration de terres dégradées, mais surtout d’initier de nombreuses actions de développement local (création et fonctionnement d’une école, d’un forage, de stock pour une banque de céréales, d’un moulin à mil, d’une mosquée et réalisations de plusieurs campagnes de vaccination infantiles qui ont sauvé de nombreuses vies humaines, tout en rendant la vie des femmes et des hommes du village plus confortable et plus saine.  

Actualité rédigée par Pierre Montagne et Régis Peltier

Publiée : 14/11/2017