Programme Biocan : interview de Richard Pasquis dans l'émission Tiempo después

Le programme BioCAN a été approuvé le 8 Février 2010, par le Conseil Andin des ministres des Affaires Etrangère. La signature de l'accord entre le Ministère des Affaires étrangères de Finlande (MAE) et le Secrétariat Général de la Communauté Andine (SGCAN) a marqué le début de la phase de mise en œuvre du Programme le 18 Juillet 2010, pour une durée prévue de trois années.

Le « Programme régional de la biodiversité de l’Amazonie des pays membres de la Communauté andine », ou Programme BioCAN, est géré par le Secrétariat Général de la Communauté Andine et en coordination avec les Ministères de l’Environnement des pays membres en tant que points focaux, afin de «contribuer au développement durable des régions amazoniennes de ces pays tout en permettant d'améliorer la qualité de vie de leurs populations amazoniennes et de réduire la pauvreté, par le renforcement de la gestion de l'environnement. "

 Le Programme BioCAN est une contribution à la conservation et la gestion durable de la biodiversité à l'échelle régionale à travers la consolidation des processus actuels de coordination et d'échange entre les autorités environnementales et les acteurs locaux, et le positionnement de l’Amazonie de la Communauté Andine.

 BioCAN vise à contribuer à la gestion durable de la biodiversité au niveau local et national, à tirer des enseignements et proposer des directives régionales qui devraient être appliquées au niveau des quatre pays andins, et de contribuer aux objectifs du « Plan stratégique régional de l'environnement andin » et de la « Stratégie régionale de biodiversité des pays andins». L'approche régionale fournit ainsi une valeur ajoutée dans la mesure où les pays partagent la biodiversité amazonienne, et subissent des pressions et menaces similaires.

 Le programme met l'accent sur le renforcement des capacités institutionnelles, la gestion de l'information sur la biodiversité, l'aménagement du territoire et l'utilisation durable de la biodiversité. En complément, il dispose d'un mécanisme financier destiné à soutenir des initiatives locales dans les domaines de la gestion, l'exploitation, l'utilisation durable et la conservation de la biodiversité, ainsi que les questions transversales d’interculturalité, de genre, de distribution des bénéfices, d’approche écosystémique et de régionalité.

 Au total, ce sont 24 projets distribués entre la société civile et des projets pilote distribués dans les quatre pays.

 Par ailleurs, le Programme vise également le positionnement stratégique de l'Amazonie de la Communauté andine, à la fois aux niveaux international et sous-régional et national, afin de favoriser l’adoption de directives régionales qui puissent influencer les politiques publiques de la région et de sensibiliser le public à l'importance de l'Amazonie pour les pays membres de la CAN, à travers un plan de communication et de visibilité.

 C'est la raison pour laquelle le Programme a lancé une campagne «Nôtre Amazonie: un privilège que nous devons préserver" dans le cadre de laquelle ont été menées de nombreuses entrevues et des émissions de télévision comme l’émission « tiempo después » de TV Perú à laquelle a participé Richard Pasquis (4 vidéos) pour parler de l'Amazonie andine.

La partie continentale des pays membres de la Communauté Andine est principalement amazonienne. Même s’ils sont généralement désignés comme «Andins», pour ces pays (au nombre de quatre : Bolivie, Colombie, Equateur et Pérou) les régions amazoniennes représentent trois quarts du territoire de la Bolivie et du Pérou, plus de la moitié de l'Équateur et un tiers de la Colombie. Bien que l'Amazonie de la Communauté Andine représente moins de 30% de l'Amazonie continentale, elle offre une mosaïque extrêmement riche et variée d'écosystèmes. Ceci est principalement dû à la Cordillère des Andes, qui présente une zonation altitudinale et climatique marquée, une succession de vallées profondes qui présentent des poches locales de haute biodiversité en fonction de l'orientation de leur pentes et des versants longs et pentus à  la géodynamique très active qui introduit ainsi des hétérogénéités dans le paysage propices à une grande biodiversité. Tout cela amène à reconnaitre la Bolivie, la Colombie, l'Équateur et le Pérou comme des pays "mégadivers".

La région amazonienne des pays andins est également un secteur clé pour le maintien des cycles hydrobiologiques du bassin, grâce à des centaines de cours d'eau qui convergent pour former le plus grand fleuve du monde. Le fleuve Amazone prend sa source au Pérou et plus de la moitié de ses affluents proviennent des Andes et contribuent à la régulation du climat mondial.

L'Amazone de la Communauté andine se caractérise aussi par une grande diversité culturelle, allant des peuples autochtones, dont certains vivent encore isolés, des colons et d’importantes villes comme Iquitos, au Pérou, Leticia, en Colombie et Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie.

En Amazonie bolivienne 25% de l’espace sont occupés par des territoires indigènes qui correspondant à plus de 25 peuples autochtones. En Colombie, les réserves indigènes couvrent 45% du territoire amazonien, alors qu’en Amazonie équatorienne, considérée comme le centre national de la diversité culturelle, résident neuf nationalités et des peuples autochtones (Shuar, Kichwa, Achuar, Huaorani, Siona, Secoya, Cofan , et Záparos Shiwiar). Les territoires de ces groupes occupent environ 70% du territoire de l’Amazonie équatorienne. Au Pérou, environ 1.500 communautés indigènes sont enregistrées, et ont une aire d’influence de plus de dix millions d'hectares, ce qui équivaut à plus de 17% de l'Amazonie péruvienne.

En outre, l'Amazonie andine évolue à un rythme rapide et les impacts sur les écosystèmes sont profonds. Le changement dans l'utilisation des terres en raison de la croissance des activités économiques, le développement des infrastructures et des établissements humains, ne sont qu'une petite partie de cette transformation.

Du fait de sa grande dimension, de son potentiel hydro-électrique et de la richesse de son sous-sol, l’Amazonie andine est le siège d’une exploitation effrénée de ses ressources non renouvelables et traversée par de nombreux axes de communication, notamment d’est en ouest, causant des processus de déforestation qui résultent en une fragmentation accélérée du paysage et une perte importante de sa biodiversité.

Publiée : 20/02/2013