Quelle est la capacité des systèmes sylvopastoraux à générer des services écosystémiques en Amazonie colombienne ?

L'élevage est certes l'un des principaux moteurs de la transformation des paysages naturels en Amazonie colombienne, avec des impacts négatifs sur la biodiversité et les services écosystémiques clés fournis par les écosystèmes forestiers. Mais est-ce toujours et partout le cas ? C'est la question posée par une équipe de chercheurs coordonnée par Marie Ange Ngo Bieng, de l'UPR Forêts et Sociétés, les résultats de l'étude ayant été publiés dans la revue Ecosystems and People.

La production animale en Amazonie colombienne est généralement à double objectif (viande et lait) et repose sur des systèmes sylvopastoraux.

Les auteurs ont cherché à évaluer dans quelle mesure les conditions écologiques de ces systèmes correspondent aux services écosystémiques qu'ils génèrent, sur la base d'une évaluation des connaissances des agriculteurs sur les espèces d'arbres.

Ils ont évalué 159 parcelles, dans lesquelles ils ont recensé 143 espèces d'arbres appartenant à 37 familles, 22 espèces étant les plus courantes (fréquence d'occurrence relative = 57 %).

Sur la base de la composition des espèces d'arbres, ils ont caractérisé quatre états des conditions sylvopastorales (ci-après "types d'état des parcelles") en utilisant des techniques de regroupement : (i) complexité structurelle élevée et richesse en espèces d'arbres la plus élevée (HSCR) ; (ii) diversité d'espèces élevée et grands arbres (HDTT) ; (iii) diversité d'espèces élevée et arbres de taille moyenne (HDMT) ; (iv) structure simple et richesse en espèces la plus faible (SSLR).

La richesse en espèces d'arbres était significativement plus élevée dans la zone HSCR (11,70 ± 1,47 par parcelle) que dans la zone SSLR (2,86 ± 0,80). Le HDTT et le HDMT présentaient une richesse similaire, avec des valeurs intermédiaires (5,55 ± 0,82 et 6,38 ± 0,51, respectivement).

Les agriculteurs apprécient un certain nombre de services écosystémiques fournis par le système sylvopastoral, mais un nombre limité d'espèces d'arbres est apprécié. Cela indique la nécessité de prendre des mesures supplémentaires de conservation de la biodiversité dans ces paysages, y compris des mesures visant à améliorer les connaissances sur la valeur des espèces d'arbres peu présentes ou à faible densité.

Publiée : 12/12/2023