Sortie en librairie de "La Grande invasion"

Invasions de frelons asiatiques, de ragondins, d’ibis sacrés, de renouées du Japon…Un raz de marée d’espèces venues d’ailleurs serait-il sur le point d’envahir nos villes et nos campagnes? Non, répond l’écologue Jacques Tassin. Il propose de dépassionner ce thème dans son ouvrage intitulé La grande invasion qui paraît ce jeudi 13 février aux éditions Odile Jacob.

On entend souvent parler de ces nouvelles menaces pour l’environnement. Or, le thème scientifique de l’invasion biologique est très émotivement connoté. L’auteur Jacques Tassin, écologue au Cirad, propose de le dépassionner. D’une part, les bouleversements écologiques observés dans des écosystèmes fermés, lacs ou îles, ne sont pas généralisables aux milieux plus ouverts. D’autre part, les espèces invasives devraient-elles être considérées comme des espèces inutiles et contraires à l’écologie ? Et d’où vient cette conception étroite de la « nature » comme collection d’écosystèmes bien ordonnés ayant existé de toute éternité ? Non seulement les espèces, animales ou végétales, ne cessent d’évoluer, mais les invasions correspondent à un ajustement du vivant au monde réel que nous avons façonné et dans lequel nous vivons aujourd’hui.

La clé du problème semble bien être dans la redéfinition d’une nature figée, idéalisée sur des bases erronées, au profit d’une nature en perpétuel renouvellement, sainement gérée et maîtrisée. Toutes les espèces « invasives » ne sont pas néfastes, et il importe, pour le bien de tous, d’accompagner les changements de l’environnement plutôt que de les combattre. C'est pourquoi la guerre des espèces n’aura pas lieu.

Actualité rédigée par Marie Adell, reprise depuis le site intranet du CIRAD

Publiée : 13/02/2014