Les terres Hardé - Caractérisation et réhalititation dans le Bassin du Lac Tchad

Date de mise à jour : 1 février 2023

Le mot Hardé désigne, en Fulfuldé, langue des Peuls véhiculaire au Nord-Cameroun, les sols à végétation ligneuse pauvre et à couverture herbacée saisonnière peu dense, voire parfois inexistante. Ces espaces nus interpellent les politiques qui eux-mêmes demandent aux scientifiques de les restaurer pour, disent-ils : « arrêter la désertification ». Mais leur surface est-elle aussi importante qu’il apparait à un simple voyageur ? Leur présence pose-t-elle un grave problème aux populations ? Sont-ils vraiment le signe d’une désertification en train d’avancer vers le Sud, sous l’action combinée de l’homme, du bétail et du changement climatique ?

Dans cet ouvrage, nous avons demandé à une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de nous aider à répondre à ces questions. Et, pour y contribuer :

à l'ethno-sociologue, de définir ce que signifiait pour les populations le mot Hardé : Désigne-t-il vraiment des terres inutiles et, si oui, pourquoi les garder incultes puisque certaines semblent pouvoir être régénérées par des méthodes traditionnelles ?
au spécialiste de télédétection, d'en estimer la surface ;
à l'écologue, d'étudier leur végétation ;
au pédologue, de les caractériser ;
à l'hydrologue, de préciser quelle pouvait être leur contribution au régime des cours d'eau, en particulier en période de crue ;
et à tous ceux qui avaient essayé de les ré-végétaliser, d'exposer leurs résultats.

Enfin, nous avons cherché quelles « pistes » ces travaux pouvaient ouvrir sur l'avenir, non seulement pour la régénération des terres Hardé du bassin du lac Tchad qui, malgré leur aspect spectaculairement désolé, ne sont pas le plus grand problème de cette région, mais pour la régénération d'autres types de sols dégradés et pour le maintien ultérieur de leur fertilité.