Les droits de plantation d'arbres accélèrent l'évolution des paysages

La déforestation et la perte de biodiversité dans les agroécosystèmes sont généralement le résultat de choix rationnels, et non d'un manque de sensibilisation ou de connaissances. Malgré les preuves scientifiques et les connaissances traditionnelles qui soutiennent la valeur de divers systèmes de production pour les services et la résilience des écosystèmes, une tendance à l'intensification des agroécosystèmes est apparente dans les régions tropicales.

Ces transitions se produisent en dépit des politiques qui interdisent de telles transformations. Nous présentons une étude de modélisation participative menée pour (1) comprendre les moteurs de la transition des paysages et (2) explorer les moyens de subsistance et les impacts environnementaux des changements de tenure dans les systèmes agroforestiers de café de Kodagu (Inde). Les composantes du système, les principaux acteurs et ressources, et leurs interactions ont été définies avec les parties prenantes, selon l'approche de modélisation complémentaire (ComMod). Les processus écologiques sous-jacents qui régissent le système ont été validés par des connaissances d'experts et la littérature scientifique. Le modèle conceptuel a été transformé en un jeu de rôle et validé par huit ateliers réunissant un total de 57 participants. Deux scénarios ont été explorés, un scénario de base sans changement de politique et un scénario de restitution des droits dans lequel les droits de coupe des arbres indigènes sont remis aux agriculteurs. Nos résultats suggèrent que la transition du paysage devrait se poursuivre sans relâche, à moins d'un changement du cadre politique actuel. Toutefois, la restitution des droits risque d'accélérer le processus plutôt que de le renverser, notamment en raison de la différence de taux de croissance entre les espèces d'arbres exotiques et indigènes.

Published: 28/04/2020