Camille Piponiot obtient la médaille d’argent Dufrenoy pour ses travaux sur la forêt amazonienne

Forêts dégradées, bois surexploité... C’est un constat préoccupant sur l’exploitation de la ressource en Amazonie, que pose la thèse de Camille Piponiot. C’est pourquoi la chercheuse se voit attribuer une prestigieuse médaille : celle de l’Académie d’Agriculture de France qui salue ses travaux d’une grande qualité. Récit.

Camille Piponiot vit au Panama. Un pays familier pour la postdoctorante française qui travaille au Smithsonian Tropical Research Institute sur les écosystèmes forestiers. En effet, la jeune femme de 27 ans a beaucoup voyagé en Amérique centrale et en Amérique du Sud lorsqu’elle était enfant. Elle avait déjà séjourné sur la côte pacifique où elle a aujourd’hui posé ses valises. De ce fait, elle connaissait l’Amazonie, sujet d’étude de sa thèse, qui lui vaut la médaille d’argent Dufrenoy de l’Académie d’Agriculture. « Ce goût de l’ailleurs, cette jeunesse passée à l’étranger, ont motivé mon orientation, raconte-t-elle. Je me suis tout naturellement tournée vers l’agronomie et le développement des pays tropicaux ».

Une passion pour les forêts et l’écologie

Lors de ses études, Camille Piponiot se passionne pour l’écologie : « Cette discipline connectée avec mon intérêt pour le domaine forestier m’a amenée à me spécialiser en écologie des forêts tropicales ». Elle se lance dans l’exploration plus spécifique des bassins de production de bois, à l’échelle de l’Amazonie. Camille va alors observer à quel rythme se reconstituent les espaces forestiers, les disparités des zones concernées, les impacts de cette exploitation du bois d’œuvre sur la biodiversité… Cofinancée par le Cirad et le Centre d’étude de la biodiversité amazonienne en Guyane, sa thèse pose ainsi la question du futur des forêts de production en Amazonie. Ce sont Plinio Sist et Bruno Hérault de l’unité Forêts et Sociétés qui encadrent ses recherches.

Des bois mal exploités, peu valorisés

Les recherches montrent la lente régénération des bois étudiés et l'impact sur l’ensemble des milieux qui y cohabitent, sur les stocks de carbone. « Aujourd’hui, on n’utilise que les parties nobles d’un nombre restreint d’espèces commerciales, précise la chercheuse. Il faut repenser l’exploitation pour mieux valoriser la ressource en bois, et restaurer les forêts dégradées, à présent délaissées. Il s'agit de limiter la progression de l’exploitation dans de nouveaux espaces forestiers jusqu’alors intacts. » Et de poursuivre : « Répondre durablement à la forte demande en bois sera impossible, sans remise en cause profonde des systèmes actuels d’exploitation du bois en Amazonie. » Ce message clé, Camille l’a exprimé lors de la soutenance de sa thèse, en décembre 2018. L'évaluation rigoureuse du bilan carbone et les stratégies de production forestière, la pertinence de cette démonstration seront saluées le 23 septembre par l’Académie d’Agriculture, lors de l'attribution officielle des prix. Car Camille a remporté une médaille d’argent dans la section ‘’Forêts et filière bois’’.

Actualité reprise du site intranet du Cirad

Publiée : 25/08/2020