Pour une approche transdisciplinaire des "systèmes socio-écologiques sains et résilients"

Les deux dernières décennies ont vu s'accumuler les preuves théoriques et empiriques des liens entre la santé et le bien-être de l'homme, la biodiversité et les services écosystémiques, et l'agriculture. La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les effets dévastateurs qu'un pathogène émergent, d'origine animale, peut avoir sur les sociétés et les économies humaines.
Un certain nombre de chercheurs ont appelé à l'adoption plus large d'approches intégrées "One Health" pour mieux prévenir et répondre aux menaces des maladies zoonotiques émergentes. Cependant, des défis théoriques et pratiques ont empêché le développement complet et la mise en œuvre pratique de cette approche. Alors que les approches intégrées de la santé adoptent de plus en plus un cadre de système socio-écologique (SES), le manque de clarté dans la formulation du concept clé de résilience dans les contextes de santé reste un obstacle majeur à sa mise en œuvre par les scientifiques et les praticiens.
Nous proposons un cadre opérationnel, basé sur une définition transdisciplinaire de la santé des systèmes socio-écologiques (SESH), qui lie explicitement la santé et la gestion des écosystèmes à la résilience des SES, et à la capacité d'adaptation des acteurs et des agents au sein des SES, afin de prévenir et de faire face aux risques sanitaires et environnementaux émergents. Nous nous concentrons sur les transitions agricoles qui jouent un rôle essentiel dans l'émergence des maladies et la conservation de la biodiversité, afin d'illustrer le cadre participatif proposé pour encadrer et co-concevoir les interventions de SESH. Enfin, nous soulignons les changements cruciaux qui sont nécessaires de la part des chercheurs, des décideurs politiques et des donateurs, afin d'engager les communautés et les autres parties prenantes impliquées dans la gestion de leur propre santé et de celle des écosystèmes sous-jacents.